« Thinking of you... again. » [LUKAS]

- Prêt à partir ?

Le soir est par définition le moment de la journée se situant à la tombée du jour. Cette période de la journée se situe entre dix-sept ou dix-huit heure jusqu'à minuit environ. Il était vingt-deux heure ce soir-là. Moi, Lukas Brandon Davis, j'étais dans cette immense forêt depuis quelques heures à présent. Le soir et le nuit étaient mes moments préférés de la journée, les moments où tout était permis, du meilleur comme du pire... Enfin, sans doute, du pire dans mon cas. Peut-être. Cette immense forêt. Pourquoi étions-nous tous ici?! Pourquoi étions-nous réunis?! Je vais vous en expliquer la raison. C'était simple, l'hôtel avait organisé ce week-end "camping", qui allait se diviser en sorte de rendez-vous par deux. Bien sûr, j'étais de la partie, je ne manquerais pas une occasion de m'amuser ou autre.... Séduire, par exemple. J'avais eu le choix de choisir ma partenaire et dès que j'avais vu le prénom de cette jeune femme sur la liste, je l'ai choisi de suite. Il y avait tellement de souvenirs avec elle. Cette jeune femme n'était autre que Roxanne Blake Winstead. Vous voulez connaître notre histoire?! Nous étions ensemble à une époque, lorsqu'elle était encore à Sydney. C'était il y a de cela 3ans. Quand je dis que nous étions ensemble, ce n'est pas une blague, nous étions amoureux, nous somme restés ensemble 1an entier. J'étais amoureux de cette femme si belle, si resplendissante, si pétillante. Malheureusement, j'étais toujours le même petit séducteur, et elle était un peu frivole. J'ai tenu, résisté mais ma nature a prit le dessus. Je n'y peux rien, je suis comme ça, je peux pas rester avec une femme, je ne fais pas assez confiance aux gens et puis j'ai été dans l'obligation de rompre. Cela s'est très mal fini, j'avais 20ans, elle 18. Notre rupture a été, disons-le franchement, violente. Des mots violents, des gestes violents tels que de la vaisselle cassée, jetée à terre. Le pire de tout, je crois, a été nos cœurs. Brisés. Vous ne croyez pas que j'avais le cœur brisé?! Pourtant c'est bien la vérité, j'étais anéanti. J'avais fait une erreur mais c'était l'erreur de trop, l'erreur à ne pas faire. Peu de temps après, j'ai appris qu'elle avait quitté Sydney destination New-York. Mais bien plus tard, je l'avais croisé, dans Sydney. Elle était de retour. Nous ne nous somme échangés aucun mot, aucun regard. Mais elle était là et mon cœur s'est empli d'une sentiment que je connaissais peu, ou du moins que je ne connaissait plus. Ce sentiment, je ne saurais encore l'expliquer mais ensuite, avoir vu son nom sur cette liste m'a fait comprendre que je voulais la voir, la sentir près de moi. Est-ce de l'amour?! Je n'en sais rien mais il fallait que je la choisisse, qu'elle n'est pas le choix que de vivre ces deux jours avec moi. Et effectivement, elle n'eut pas le choix.

Nous étions dans cette forêt, réunis tous ensemble, pour le moment. Et je la vis, en face de moi. Toujours aussi belle. Puis, un moment, elle s'avança enfin. Je vis qu'elle avait froid à cause de cette fraîcheur tardive. Lorsqu'elle s'approcha, je vis qu'elle était gênée, qu'elle ne savait pas comment se comporter face à moi. Et elle avait raison, tout ce qu'il s'était passé était de ma faute... A sa place, je ne saurais pas quoi faire non plus. Ou plutôt si, je serais en colère, je suppose. Elle me demanda si j'étais prêt. Je lui souriais, un sourire comme je savais si bien les faire mais aussi un sourire sincère comme je les avais toujours fait avec elle. Elle devait lever la tête pour me regarder, j'étais plus grand qu'elle d'une dizaine voire une quinzaine de centimètres. Elle frissonna, elle avait froid, j'enlevai ma veste et la lui posa sur les épaules. Je lui souris en lui disant simplement.

"Je suis prêt, nous pouvons y aller"

La perspective d'une soirée seul avec elle me réjouissait, cela faisait si longtemps et personne d'autre ne me procurait le bien qu'elle me procurait lorsqu'elle était près de moi. Il ne suffisait que d'un regard pour que nous nous comprenions. Pourtant, je ne m'étais jamais confié à elle sur mon passé, sur moi mais elle me comprenait et me connaissait mieux que quiconque. Nous étions amoureux, l'étions nous encore?! Je ne le savais pas très bien, le sentiment amoureux était quelque chose que je ne connaissais qu'avec elle et que j'avais enterré depuis bien longtemps.

- Tu sais où on va ? Parce que personnellement, je n’ai aucun sens de l’orientation.

Du grec ancien νοστος nostos (« retour ») et ἄλγος algos (« douleur ») soit « douleur ressentie à la pensée du retour à la maison familiale, mal du pays », la nostalgie est définie par la tristesse due à l'éloignement de son pays natal, ou d'un regret pour le passé. Un regret comme le désaveu d'une attitude antérieur. Voilà ce que je ressentais, du regret. J'en étais sûr, je ne regrettais rien dans ma vie à part une chose, une seule petite chose: d'avoir laissé et trahi la femme de ma vie. Je m'en suis rendu compte qu'elle l'était après la rupture. Ben oui, on ne dit pas qu'on se rend compte de la valeur de ce qu'on a, une fois qu'on l'a perdu. Depuis, je n'ai rencontré aucune autre femme comme elle, j'ai eu plein d'aventures mais rien de comparable à Roxanne et puis de toute façon, il n'y qu'elle que je veux. Roxanne. C'est pour cela qu'en voyant son nom, je l'ai choisi, elle parmi tant d'autres. Elle parce que depuis son retour, nous nous évitions. Malheureusement. Par peur de ce qu'il pouvait arriver, sans doute. Je ne savais pas comment réagir. C'était bien la première fois que je ne savais pas quoi faire avec une femme. Mais elle n'est pas n'importe quelle femme et pourtant je l'ai laissé filer. Jamais je n'aurais du car maintenant, je l'ai perdu, elle ne ressent sans doute plus rien pour moi. Mais je n'avais pas pu résister à l'envie de la voir, d'être prêt d'elle lorsque j'ai vu son nom sur cette liste. Elle n'avait pas de cavalier donc j'étais sûr de l'avoir pour moi. Alors, nous étions là, je regardais les couples partir au loin. Je regardais Roxanne. Elle aussi me regardait, elle plongeait ses yeux dans les miens. Et là, je fus de nouveau comme lié à elle, par un fil invisible. Une irrépressible envie de l'embrasser m'assaillit mais je me retins. Elle le prendrait sans doute mal. Alors je ne fis que répondre à sa question avant de me taire et de regarder ailleurs car si je continuais de la regarder, je ne pourrais pas résister et je céderais à cette tentation. Cette tentation qui me disait de l'embrasser, de lui dire la vérité sur ce qu'il s'était passé, de lui dire que je l'aimais. Mais je ne dis rien. Absolument rien. Elle frissonnait alors en geste protecteur, je lui posa ma veste sur ses épaules afin de la réchauffer quelque peu. Elle me regarda, me montrant qu'il fallait y aller. Alors nous commençons à marcher, marcher, sans un mot de prononcer. Elle paraissait froide soudain, lointaine, méfiante. Je ne dis rien. J'ai vu que lorsque je lui avais répondu, mon intonation l'avait quelque peu raidit. Elle a toujours adoré ma voix, mes gestes, mes intonations. Alors peut-être pensait-elle que je jouais avec elle tout comme je joue avec les autres. Pourtant elle devrait sentir que je suis sincère, elle le devrait. Alors pourquoi?! Sans doute à cause de cet éloignement entre nous. Nous avons pris deux directions différentes, nous avons changé?! Ce n'est pas possible sinon je ne ressentirais pas ce que je ressens maintenant, alors qu'elle est toute proche de moi.

Nous continuons de marcher, tout droit, toujours tout droit. Doucement. Lentement. Côte à côté, toujours en silence. Je ne savais absolument pas quoi dire, les mots restaient bloqués dans ma gorge. Le regard qu'elle m'avait lancé confirmait le fait qu'elle ne ressentait sans doute plus rien pour moi, le fait également qu'elle m'en voulait toujours autant de lui avoir brisé le cœur. J'aurais voulu lui dire la vérité, lui dire que cela m'avait aussi brisé le cœur mais je n'y arrivais pas. Alors que dire d'autre. Alors, c'était bien tes études à New-York. Impossible, elle était parti pour reprendre sa vie à zéro, pour m'oublier. Ou c'est pas bien de m'éviter. Quelle idiotie! Quel idiot, je ne suis qu'un idiot, pour ne pas dire plus. Moi qui ai toujours de la conversation, cela faisait bien huit cent mètres que nous faisions sur cette grande ligne droite sans que j'esquisse une parole. Et d'un coup, elle brisa ce silence qui devenait insoutenable. C'était une phrase banale mais qui me rassurait. Elle me parlait, c'était déjà ça malgré qu'elle me demandait simplement si je savais où on allait. Bien sûr que je le savais, j'avais tenu à organiser notre « camp » du week-end. L'endroit m'avait été désigné obligatoirement mais j'en avais fait ce que j'avais voulu. Elle ajouta qu'elle n'avait aucun sens de l'orientation, à ses mots, je me mis à rire. Effectivement, je me souvenais qu'elle n'avait aucun sens de l'orientation, c'était déjà comme ça à l'époque. Elle n'avait pas changé d'une miette. Je repris mon sérieux, de peur qu'elle ne soit vexé par mon rire. Mon rire qui était un rire franc, un rire venant du cœur. Je ne me sentais aussi vivant qu'avec elle. Jamais personne ne m'avait fait sentir comme ça. Il n'y avait que lorsque j'étais avec elle que je ressentais cela. Autrement, j'avais un vide et ce vide était causé par elle, par mon erreur plutôt. Mais là, je me sentais revivre. Je continuais de marcher alors que je lui répondais.

« T'en fais pas, tout est prévu, nous devons marcher encore un peu et nous serons arrivés. Tu peux me faire confiance »

Elle pouvait mais en avait-elle conscience?! Et le voulait-elle?! J'en doute, sa confiance s'était brisé au même moment que nos cœurs. Nous avançons puis sans rien dire, je lui pris la main, sa peau était douce, si douce. Puis, je nous fis bifurquer vers la droite sur un chemin. Je gardai sa main dans la mienne, il faisait noir et je ne voulais pas qu'elle se fasse mal, qu'elle tombe. Enfin, ça, c'était mon instinct protecteur mais aussi, la douceur de sa peau sur la mienne, j'adorais cela. Elle allait sans doute retiré sa main, j'en étais conscient mais j'espérais quand même qu'elle ne le ferait pas.

- D’accord

- Hm, Lukas ? Je peux te poser une question ? Pourquoi moi ? Tu pouvais choisir un tas d’autres filles, pour cette soirée, non ? Une fille sympa, jolie et avec qui tu pourrais sûrement coucher si tu la charmais comme il le fallait. Alors ce que je te demande, c’est, pourquoi moi ?

Tout le monde se pose des questions, c'est un comportement rationnel et logique. Et Roxanne et moi étions tranquillement en train de marcher lorsqu'elle me posa la question que je redoutais, qu'elle aborde le sujet que je redoutais. Au départ, elle m'avait seulement répondu « d'accord » tout en se demandant si lorsque je lui avais dit qu'elle pouvait me faire confiance, c'était pour la route ou pour tout le reste. A dire vrai, je parlais surtout du reste... Par le reste, j'entends les sentiments, les regrets que j'éprouve, l'envie de la sentir près de moi. Je tenais toujours sa main et je m'attendais à ce qu'elle la retire mais elle n'en fit rien. Au contraire, elle resserra la pression autour de mes doigts. Elle avait la peau si douce, je la regarda discrètement. Je la vis fermer les yeux, je l'entendis soupirer. A nouveau, elle était perdue, comme à l'époque. A nouveau, elle ne savait pas comment réagir avec moi. Je savais qu'elle se posait des questions, bien avant qu'elle me le demande vraiment. Mais j'aurais souhaité ne pas abordé ce sujet. Mais lorsque je ris à sa phrase, elle se mit ensuite à rire légèrement. Et là, mon cœur ne fit qu'un bond, son rire. Il m'avait tellement manqué. Ce rire si cristallin, si mélodique. J'aimais ce rire, j'aimais la voir rire, car son rire sans elle n'était rien. Tout en elle me plaisait. Puis elle se tut, je ne disais rien, j'étais comme hypnotisé. Avec elle, de nouveau, près de moi, lui tenant la main, je perdais mes moyens, j'étais une autre personne, un nouveau Lukas. Pourtant, il y a trois ans, ma nature était revenu, enfin c'est ce qu'elle croyait, du moins. Pourquoi?! Je n'en savais trop rien, ou plutôt si, je le savais trop bien et c'est ça qui me rendait fou. J'étais si en colère contre moi-même. Voir son nom sur cette liste a été pour moi l'évidence. L'évidence que je la voulais, l'évidence qu'elle était tout ce dont je rêvais malgré les années passées, malgré le fait que je me sois lâché et amusé avec pas mal d'autres filles. Il n'y avait qu'elle, personne d'autre qu'elle. Et je sentais qu'elle ne m'avait pas entièrement oublié mais qu'elle prenait de la distance, qu'elle essayait car malgré elle, elle gardait sa main dans la mienne. Le contact de sa peau sur la mienne me faisait du bien. Sa main était froide au début puis au fur et à mesure, nos deux mains étaient chaudes. Mais à ce moment là, elle entama le sujet que je redoutais le plus, nous. Ou pour être exact, ce qui m'avait poussé à la choisir elle plutôt qu'une autre avec qui j'étais sûr de passer la nuit. Et là, je ne sus pas quoi répondre. Ma raison me disait de lui dire que j'étais sûr de passer la nuit avec elle, qu'elle était comme toutes les autres, que je n'avais pas eu le chois. Tandis que mon coeur me disait de lui dire la vérité, de tout lui dire, de lui avouer ce qui s'était passé à l'époque, de lui avouer mes sentiments, de lui avouer à quel point son parfum me manquait, sa peau me manquait, son rire me manquait, sa voix, sa joie, enfin que tout en elle me manquait. Au lieu de ça, je ne dis rien. Je réfléchissais en silence, tout en continuant de lui tenir la main en la caressant avec mon pouce doucement, et nous continuons de marcher. Puis nous sommes arrivés à « notre » endroit prévu pour le rendez-vous. Pour l'occasion, une énorme tente avait été installé. Et à ma demande, une table pour deux était devant, avec des chandelles, et une sorte de panier pique-nique mais romantique, des roses rouges étaient installées un peu partout, des pétales par terre, des entières sur la table. Puis je me tourna vers elle, et me décida enfin à parler

« Voilà, c'est ici, j'ai fait une demande pour préparer comme je le voulais alors voilà... »

Je la regarda pour analyser sa réaction, elle ne dit rien alors j'en profita pour continuer. Et à ce moment précis, j'eus l'impression de ne plus me contrôler, de ne contrôler aucune parole qui sortait de ma bouche. C'était à la fois étrange et merveilleux. Ce fut incontrôlable, surtout que je ne pensais jamais lui dire ce que je lui dis.

« Je crois que tu as besoin d'avoir une réponse à ta question. En fait, c'est vrai, j'aurais pu choisir n'importe quelle fille avec qui j'aurais facilement couché. Mais lorsque j'ai vu ton nom sur cette liste, ça a été une évidence. Ce que je veux, ce n'est pas n'importe quelle fille. Je veux retrouver celle que j'aimais, celle que je veux, c'est toi. Parce que ton rire me manque, ta voix me manque, ta peau me manque, ton odeur me manque. Tu me manques tellement Roxanne »

Je me tus un instant afin de reprendre mon souffle

« J'aimerais que tu me laisse finir avant de dire quoi que ce soit, s'il te plaît. Je, ... Je ne pensais pas te dire ça un jour. Je serais capable de débiter un flot de paroles en ce moment et je me rends pas vraiment compte. Soit, il est temps que tu saches la vérité. Je t'aime, je t'ai toujours aimé et je ne peux pas me passer de toi. Alors, oui, j'ai fait une erreur, enfin ça c'est ce que je t'ai raconté à l'époque, car tu n'as jamais eu de preuves mais si j'avais pu, jamais je ne t'aurais laissé, jamais. Je suis conscient que si tu avais pu, tu ne serais pas venu ce soir, sans doute. Je suis désolé de t'y avoir obligé, vraiment. Mais je voulais que tu saches à quel point je t'aime, à quel point je m'en contrefiche de toutes ces autres filles, à quel point tu m'as manqué, et tu continues de me manquer. Alors, si à présent, tu me hais, je comprendrais et je te laisserais poursuivre ta vie, sans rien faire. »

Je me tus à nouveau, mon flot de paroles s'était enfin arrêté et elle pouvait de nouveau parler. Je la regardais dans les yeux, des larmes perlaient, enfin je crois. Puis sans prévenir, je l'embrassai, tendrement. Puis j'interrompis le baiser. Et de peur qu'elle ne me rejette, je recula un peu. Dans le noir, je ne vis plus exactement l'expression de son visage, ce qui était bien et pas bien. A ce moment là, j'avais peur.

Spoiler:

- Euh… Eh bien… C’est magnifique, Lukas. Tu t’es surpassé.

- Lukas… Tu ne peux pas me faire ça. Pas à moi, pas ici, pas maintenant, pas comme ça. Comment savoir que tu ne joues pas avec moi ? Je te connaissais par cœur, et maintenant, tu n’es plus qu’un étranger pour moi. Tu ne peux pas jouer avec moi. C’est trop dur, de te voir passer devant moi sans rien te dire, mais c’est trop dur de te voir avec une autre fille que moi également. Comment faire ? Tu ne peux pas me préparer un magnifique dîner, dans un endroit magnifique en attendant quoi que ce soit de moi. Tu oublies que je suis déjà passée par tout ça, je n’ai franchement pas envie de recommencer. J’avais pourtant réussi à t’oublier, pourquoi venir tout empiéter ? Te dire que tu ne m’as pas manqué, que je n’ai pas lutté pour tourner la page serait te mentir, mais franchement, c’est encore trop tôt. Tu ne peux pas te pointer devant moi et prétendre que tout va bien. Non, vraiment, tu ne peux pas…

Spoiler:

Du latin amor (« amour, affection ») par l’occitan de même sens grâce à la littérature des troubadours qui a innové dans ce domaine, le mot « amour » est défini dans le dictionnaire par un sentiment intense et agréable qui incite les êtres à s'unir. Je pense que c'est bien plus que cela, l'amour est l'attraction entre deux personnes, le fait qu'on ne peut pas se passer l'une de l'autre, que l'on se comprenne, que l'on aime aussi bien les qualités et les défauts de l'autre. Je suis tombé moi-même amoureux une seule fois dans ma vie, et cette personne était devant moi ce soir. Roxanne, je l'avais perdue et j'aurais aimé la reconquérir. C'est bien pour cela que la choisir parmi tant d'autres filles était une évidence. Elle me manquait, elle était l'amour de ma vie, la seule. Je l'avais donc choisie, elle et pas une autre. Comme je l'avais prévu, cela l'avait intrigué mais au début elle ne dit rien. Nous marchions dans cette forêt dans dire un mot, quand discrètement je lui pris la main, qu'elle ne rejeta pas, au contraire. Toujours en silence quand elle me demanda pourquoi je l'avais chois, elle et pas une autre. Je ne sus que répondre au début, et puis je voulais conserver ma fierté également. Nous arrivâmes à l'endroit de notre week end, j'avais tout préparé. Il y avait une ambiance si romantique, qui l'étonna car elle ne me connaissait pas si romantique. Pourtant je voulais me surpasser pour elle, rien que pour elle. Elle me dit que c'était magnifique, que je m'étais surpassé. Mais je vis qu'elle était gênée et qu'elle disait cela pour me rassurer disons. Puis pris par je ne sais quelle magie, je lui débitas tout ce que je pensais, lui dit que je l'aimais, que tout en elle me manquait. Pendant que je parlais, elle ne bougeait, elle avait les larmes qui coulaient sur ses joues. Je le vis après l'avoir embrassé. Et là, elle me répondit. J'aurais préféré ne jamais entendre cette tirade ou plutôt j'aurais préféré ne jamais avoir parlé. Moi qui étais si immature, si enfantin, pourquoi avais-je cédé et lui avais-je avouer mes sentiments les plus profonds?! Quel idiot! Ces paroles résonnèrent dans ma tête comme un tambour, encore et encore : « Lukas… Tu ne peux pas me faire ça. Pas à moi, pas ici, pas maintenant, pas comme ça. Comment savoir que tu ne joues pas avec moi ? Je te connaissais par cœur, et maintenant, tu n’es plus qu’un étranger pour moi. Tu ne peux pas jouer avec moi. C’est trop dur, de te voir passer devant moi sans rien te dire, mais c’est trop dur de te voir avec une autre fille que moi également. Comment faire ? Tu ne peux pas me préparer un magnifique dîner, dans un endroit magnifique en attendant quoi que ce soit de moi. Tu oublies que je suis déjà passée par tout ça, je n’ai franchement pas envie de recommencer. J’avais pourtant réussi à t’oublier, pourquoi venir tout empiéter ? Te dire que tu ne m’as pas manqué, que je n’ai pas lutté pour tourner la page serait te mentir, mais franchement, c’est encore trop tôt. Tu ne peux pas te pointer devant moi et prétendre que tout va bien. Non, vraiment, tu ne peux pas… ». C'était comme si je m'étais pris un coup de poing en plein dans les côtés, ou peut-être était-ce en plein dans le coeur. Je reculai sans rien dire, je la regardai. Je ne savais pas quoi dire, non, je ne jouais pas, pour une fois je ne jouais. Ce qui m'avait fait encore plus mal, c'est le fait qu'elle dise que j'étais à présent un étranger pour elle. C'était faux, je n'avais pas changé. Je continuai de reculer, encore et encore. Puis je m'interrompis afin de dire à celle que j'aimais, celle qui était en face de moi.

« Je suis désolé. Désolé ,

je me tus, je regardai le panier posé sur la table, puis la regardai de nouveau,

tu n'as qu'à manger, et je te laisse dormir dans la tente... Moi, je vais juste m'éloigner, je vais faire un tour. Je pense que tu n'as pas besoin de moi... Je... »

Mais je ne dis rien de plus, je ne finis pas ma phrase, les mots ne sortaient plus. Maintenant, je n'avais plus qu'à partir, ma raison me disait pourtant de rester, qu'on ne savait pas ce qu'il pouvait arriver mais mon cœur me disait que je n'étais qu'un bon à rien, qu'elle n'avait pas besoin de moi, que c'était plutôt le contraire. Alors, je la regardai encore une fois avant de m'apprêter à m'enfoncer dans les bois. Je parti, je marchai quelques secondes avant de m'asseoir sur un bout de tronc qui dépassait. Je mis ma tête dans les mains. Je voulais faire taire ces voix dans ma tête, cette voix qui répétait en boucle ce que m'avait dit Roxanne, cette voix qui n'était autre que la sienne. Comme je lui avais dit, à présent, je la laisserai vivre sa vie. Je restai là, assis, et pour la première fois, je sentis une larme coulé le long de ma joue. Je l'essuyai vite, je ne pleurais pas, je voulais garder ma dignité. Mais quel dignité?! Je ne pouvais plus rien faire à présent. J'allais continuer ma vie comme elle l'était avant, enchaînant filles, verres, jeux, jobs... C'était comme cela à présent.

- Je suis désolée, Lukas. Si tu savais… Je ne voulais pas te blesser. Mais, comprends, tout ça est trop soudain. Je ne veux pas que tu disparaisses de ma vie. Je veux te garder auprès de moi, mais pas de la même façon que toi. Laisse moi digérer tout ce qui c’est passé… entre nous, avant quoi que se soit.

Tu ne veux pas oublier tout ça ? On pourrait faire, comme si cette discussion n’était jamais arrivée. On pourrait dîner, et passer un bon moment. Tu ne préfères pas ?

Ça y est, je lui avais dit, je lui avais tout avouer, absolument tout. Je me demande encore pourquoi j'ai fait cela. Surtout après ce qu'elle vient de me balancer! Mais quel idiot j'ai été, c'est pas possible, je ne pouvais pas être plus con. Je ne m'ouvre jamais, jamais je n'avoue mes sentiments et quand je décide de le faire, je me prend une énorme claque. Ça m'apprendra tiens! A présent, c'est fini. Et puis une once de culpabilité commence à monter, je l'ai laissée seule, dans le noir. Bravo, Luke, je te félicite! Elle est toute seule pendant que moi je pleure comme un gamin sur ce tronc d'arbre. Comme un gamin, cela me fait quelque peu sourire, ça me rappelle mon enfance. Lorsque je pleurais, quand ma famille d'accueil me battait. Au début, je n'avais que 13 ans, je me réfugiais dans ma chambre et pleurais. J'étais un gosse, juste un gosse. Puis au fil des ans, je me suis endurci et me suis promis de ne rien faire paraître, rien. Toute ma colère et ma haine sont enfouis au fond de moi. Seulement, ce soir, une barrière s'est brisée, je ne sais pourquoi, mais elle s'est brisée à la minute même où Roxanne a prononcé ses paroles. Elle m'avait dit qu'elle avait réussi à m'oublier, réussi à ne plus m'aimer. Pourtant, moi, je n'ai jamais cessé de penser à elle, jamais. C'est la vie, je comprend. Quand j'ai rompu en lui disant que je l'avais trompée, je lui ai dit de m'oublier, de refaire sa vie, sans moi. Que de foutaises! Pour une fois, j'avais vraiment été fidèle. Et non! Je ne l'avais pas trompée mais je ne pourrais sans doute jamais lui dire toute la vérité. C'est impossible, elle ne me comprendrait pas. Je ne me comprend pas déjà tout à fait moi-même alors... Comment lui demander de me comprendre? De toute façon, à quoi bon lui dire la vérité? Elle s'est moquerait complètement, croirait que je joue encore avec elle! Ce qu'elle ne se doute pas, c'est que je n'ai jamais joué avec elle, c'est la première fille avec qui je suis aussi sincère. Et c'est ça qui me fait peur, je n'ai jamais été préparé à tout ces sentiments pour n'importe quoi. Mais c'est comme ça, je l'aime et il va falloir que je l'oublie, vraiment, cette fois-ci. Elle s'agenouille devant moi, et me prend le visage. Mon visage humide de larmes. Elle l'essuie et dépose un baiser sur ma joue. Elle ajoute qu'elle ne voulait pas me blesser, qu'elle ne veut pas me perdre. Elle me demande si on ne peut pas oublier tout ce qui vient de se passer. Je ris légèrement, et aussi légèrement ironique. Je me lève, prend sa main.

« Avant d'aller dîner et « d'oublier » tout ça,

je fis bien les guillemets avec mes doigts quand je prononça le mot oublier,

je tiens à te dire que si tu savais ce qu'il s'est vraiment passé dans ma tête à l'époque, tu ne m'en voudrais peut-être pas temps. Ou je ne sais pas, peut-être que tu m'en voudrais encore plus. Mais au moins, tu aurais eu la vérité. Maintenant, il est trop tard, après ce que tu viens de dire, rien ne changera! Et puis, tu me connais, me dévoiler n'arrivera sans doute jamais! »

Je me tus, elle me regardait, intriguée. Je me baissai et déposa un léger baiser sur ses lèvres. Je me remis droit et lui souris, je lui pris la main.

« Un dernier baiser! Je ne sais pas si je vais rester à Sydney! Allons profiter de notre dîner à présent! J'ai hâte de savoir ce qu'ils nous ont préparés dans ce panier-repas, pas toi? »

Et voilà, j'avais repris mon air enjoué, comme si de rien n'était! Je savais faire semblant, je l'ai toujous su. Faire semblant d'être un gentil fils qui se laisse battre sans riposter, faire semblant d'être un parfait gentleman avec toutes ces filles qui ne cherchent qu'à finir dans mon lit. Quel ironie du sort! Je lâchai sa main, peut-être cela la gênait-elle, cette main dans la sienne? J'étais redevenu le Lukas de tout le temps, pourtant je n'avais pas le coeur à cela, ce soir. Mais c'était comme ça, comme je l'avais déjà fait lorsque j'étais petit, je vais me résigner. J'avais lâcher sa main, je commençai à avancer, pensant qu'elle me suivait. Mais finalement, je vis qu'elle ne suivait pas du tout, elle s'était arrêté. Je m'arrêtai à mon tour et me tournai vers elle, sans rien dire! J'en avais encore trop dit

« Ne dis pas ça… Tu sais que ce n’est pas vrai. Je ne veux pas tirer un trait sur toi, sur nous. Moi aussi, j’ai envie que tout s’arrange. Mais je ne sais pas, je crois que c’est encore trop tôt. Je te demande juste quelques semaines, afin de tout mettre au clair. C’est trop demander ? »

« Quelle vérité ? »

« Tu… tu vas vraiment partir de Sydney ? Pour…Pourquoi ? »

Qu'avais-je fais? Je m'étais dévoiler, voilà ce que j'avais fait. C'était une grave erreur. J'ai toujours dit que me dévoiler serait dangereux, et me rendrait faible. Face à elle, face à Roxanne, j'étais faible. Ou plutôt je devenais fou. Ce sentiment que je connais si peu, que je n'avais jamais reçu avant elle. Ce sentiment qui m'avait fait si peur à l'époque, et qui me fait toujours aussi peur, je dois l'avouer. L'amour. Voilà le nom de ce sentiment inconnu, l'amour. J'ai entendu un jour que dans la vie, on avait le droit qu'à un seul grand amour. Moi qui ne croyais pas à l'amour en ce temps, cela me faisait rire. Mais lorsque j'ai été confronté à cela, ça m'a ouvert les yeux. L'amour, c'était elle, le seul grand amour, c'est elle. Et en plus, j'avais encore une fois trop parlé, après lui avoir avouer mes sentiments, être parti, et qu'elle m'ait retrouvé, je lui ai également fait sous-entendre qu'elle ne connaissait pas les raisons de ma décision de rompre à l'époque. En tout cas, la VRAIE raison. Je m'étais levé, l'avait aidé à se relever en lui disant cela. Je lui souris lorsqu'elle me dit que ce que je disais était faux, qu'elle voulait pas tirer un trait sur moi, sur nous, qu'elle avait envie que tout s'arrange mais que c'était encore trop tôt. Elle me demanda alors d'attendre quelques semaines afin de tout mettre au clair. Elle fini par demander si c'était trop me demander que d'attendre. J'avais senti sa main se serrer à la mienne, tout doucement, pourtant j'avais retiré la mienne. Cela me faisait trop mal, elle me disait d'attendre et d'un autre côté, elle serrait ma main lorsque je prenais la sienne. Incompréhensible. Donc, elle me voulait près d'elle mais pourtant, elle me repoussait. Non? Si je le prenais comme ça. Je ne dis rien, absolument rien. Mais elle rompit le silence, me demandant de quelle vérité je parlais. Seulement, je ne savais pas si j'étais prêt à lui dire. Puisque lui dire aurait été égal à me dévoiler encore plus que ce que je ne l'ai fait auparavant. Et je ne peux pas le supporter, pas plus. Elle en savat déjà assez, enfin c'est ce que je pensais. Je l'embrassai seulement, tendrement, sur les lèvres pour toute réponse, et cette fois, un sourire sincère et content se dessina sur mes lèvres, elle n'était plus aussi réticente que pour le premier. Puis j'interrompis ce doux baiser, ayant retrouvé mon air habituel, je commançai à avancer jusqu'à ce que je me rende compte qu'elle ne me suivait pas. Lorsque je me retourna, elle courra et se jeta sur moi. Elle se mit à pleurer tout en se serrant contre moi. Je ne sus que faire au début, puis je la serrai un peu plus contre moi. Son contact m'avait tellement manqué. Elle continuait de pleurer lorsqu'elle me demanda si j'allais vraiment partir de Sydney et pour quelles raisons. Je soupirai, lui releva un peu la tête vers moi, tout en lui essuyant les larmes qui coulaient sur son visage. Je détestai la voir pleurer, cela me faisait penser au jour où j'avais rompu, je ne pouvais le supporter. Ce jour là, je m'étais efforcé de rester impassible en lui mentant pour rompre. Et j'avais plutôt réussi alors qu'au fond de moi, j'aurais voulu la serrer dans mes bras. Comme maintenant. Je me détestais après ça, j'avais vraiment l'impression d'avoir un cœur de pierre, d'avoir brisé le sien surtout, et pourtant j'ai brisé le mien en même temps.

« Oui, je songe à partir vraiment. Et la raison est simple. Je ne pourrais pas supporter de continuer à te voir tous les jours, sans pouvoir t'embrasser, te toucher, te parler, ou simplement regarder à quel point tu es magnifique. Je ne pourrais pas, et je ne pourrais pas non plus t'ignorer car j'ai besoin de ta présence alors le meilleur moyen pour que tu continues ta vie, c'est de partir »

Et voilà, je m'étais encore dévoilé, je ne sais pas. Quelque chose me retient de me dévoiler et autre chose me dit de tout lui dire, de pas tout gâcher encore une fois.

« Mais tu pourras me parler, et me regarder. Me toucher, seulement si tu es sage. Quant au reste, c’est un autre problème. Ca ne te suffit pas… pour un début ? »

« Et si nous allions manger, finalement ? »

C'est étrange comme mes sentiments étaient difficiles à contrôler à ce moment précis. C'était difficile de ne pas lui dire toute la vérité, absolument tout. Mais quelque chose m'en empêchait, toujours cette même chose qui m'empêchait de me dévoiler, de trop. Et pourtant, c'était bien parti pour les confidences. Je lui avais déjà avouer beaucoup trop de choses maintenant. La sentir dans mes bras me faisait tellement de bien. Je pouvais sentir son parfum, son doux parfum. Toujours le même. Ce parfum qui lui va si bien, comme si c'était le sien. Je me souviens que peu de temps après notre rupture, j'avais repris mes habitudes, ne pas m'attacher aux filles, coucher avec et c'est tout. Je n'étais bon qu'à ça, les sentiments et moi, ça fait deux, voire plus. Et bien, nous étions en train de nous embrasser, sauvagement je dois dire. Et son parfum m'a semblé familier, si familier que je reconnus immédiatement celui de Roxanne. Au moment même où je m'en suis rendue compte, j'ai arrêté d'embrasser cette inconnue dont je ne connaissais même pas le prénom ou peut-être me l'avait-elle dit et que j'avais oublié. Toujours est-il que je lui ai demandé de se rhabiller et de partir. J'ai été tellement dur qu'elle a fini par partir furieuse et à moitié en pleurs. Quelle idiote! Qu'est-ce qu'elle attendait de moi? Enfin bref, juste pour dire que l'odeur, l'image de celle que j'aimais, celle que j'aime d'ailleurs toujours autant n'a pas cessé de me hanter. Puis au fil du temps, je me suis résigné et je couche toujours à droit et à gauche. Toutes ces filles ou presque me détestent mais à dire vrai je m'en moque, seul l'avis de Roxanne compte. Et Roxanne est si indécise. Elle ne veut pas me perdre mais me repousse. Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai l'impression qu'elle m'aime et me déteste en même temps. Comme on dit, entre l'amour et la haine il n'y a qu'un pas. Ce pas, elle l'avait franchi lorsque j'ai rompu, je l'ai bien vu. Et maintenant, elle oscille entre les deux. Pourquoi? Bon elle ne connaît pas la vérité et pense toujours que je l'ai trompée, alors que c'était faux. Tout ça c'est de ma faute, si seulement, je n'avais pas trouvé un prétexte pour rompre avec elle, pour rompre avec ma peur. Peut-être serions nous toujours ensemble? Tant de questions sans réponses! Tout comme sa question d'ailleurs, par rapport à la vérité. Je ne lui avais répondu que par un baiser et même si elle n'est pas revenu dessus, je savais qu'elle n'oublierait pas. Elle est têtue, je le sais. Mais, à ce moment précis, je veux juste profiter de la serrer dans mes bras. J'entends à peine ses paroles pour tenter de me persuader de rester. Elle cherche d'ailleiurs à faire un peu d'humour par la même occasion en répliquant que je pourrais la toucher si j'étais sage. Je sais qu'il faut que je fasse un effort, que je reste. Mais je pense que la meilleure solution dans ce cas est la fuite. Mais je n'ai aucune envie de m'éloigner d'elle c'est bien ça le problème.

A mon grand regret, elle se déserre de moi. Puis elle me demande si nous pouvons aller manger, en essuyant les dernières larmes qui coulaient encore sur sa jour. Je pris son visage et essuya également une dernière larme sur sa joue. Elle me sourit, j'aime ce sourire. J'aime tout en elle, aussi bien son côté têtue, et rancunière que son côté sensible et joyeux. Je l'aime telle qu'elle est. Elle commence à avancer.

« Attends,

je la prends de nouveau dans mes bras, je veux en profiter,

encore 30 secondes, s'il te plaît,

puis au bout d'un instant, nous nous séparons enfin et commençons à marcher,

allons manger maintenant »

Et là, comme par instinct, je lui pris la main et ne la lâchais pas. Et puis, de plus, il faisait noir, je savais où était le campement mais je doutais qu'elle, elle le sache. Nous fûmes arriver au bout de 5 minutes. Je ne pensais pas qu'on était aller si loin. Nous nous avançons vers la table, je recule sa chaise.

« Après vous, Mademoiselle »

« D’accord. »

« Merci jeune homme, c’est bien aimable à vous »

Douce sensation que le parfum de celle qu'on aime. Que le grain de sa peau. Que la perfection de son visage à nos yeux. Roxanne était si parfaite à mes yeux, aussi bien ses qualités que ses défauts. Elle était dans mes bras et je voudrais que ça dure toujours, l'infini. Mais il paraît que l'infini n'existe pas, qu'on a pas le temps, jamais. Je sais que c'est vrai. Mais j'aimerais qu'il me reste plus de temps à ses côtés. Qu'elle veuille passer plus de temps à mes côtés tout comme je la veux, elle. Est-ce un vœu si impossible à réaliser? Est-ce trop demander? D'après elle, oui. C'est encore trop tôt. Trop tôt? Pourtant cela fait trois ans! Et depuis que j'ai rompu, je n'ai cessé de penser à l'erreur que j'ai commise! J'étais un idiot. Je le suis toujours, sinon je ne lui aurais pas tout avoué il y a quelques instants. Enfin, pour le moment, elle était dans mes bras et j'aimais ça. J'en profitais le plus longtemps possible, j'en profitais pour sentir l'odeur encore si familière dans ma tête de son parfum, la douceur de sa peau encore bien nette sur la mienne, le souvenir de nos étreintes passionnées de l'époque. Mais il fallu que je la lâche pour aller dîner. Cependant, je gardais sa main dans la mienne, je la serrais tout comme elle serrait la mienne. Ce geste me perturbait, SES gestes me perturbaient. Ils allaient à l'encontre de ce qu'elle disait. Elle disait qu'il fallait attendre mais ses gestes prouvaient qu'elle ne pouvait pas se passer de moi, de mon contact. Je sais qu'une envie de ne pas souffrir l'envahissait. Mais cette fois, j'étais prêt, prêt à affronter mon amour pour elle. A être fidèle comme je l'avais toujours été lorsque nous étions ensemble. Bien qu'à cause de moi, elle ne savait pas toute la vérité. D'ailleurs, même si elle ne m'avait pas reposé la question, je savais qu'elle était toujours en suspens dans sa tête. Roxanne est une personne tétue alors elle finira par me reposer la question, c'était certain. Pendant que j'étais dans mes pensées, nous étions revenus sur le « campement ». Je l'accompagnai jusque la table, et recula la chaise afin qu'elle s'assoit, comme un véritable gentleman. Lorsqu'elle me remercia en disant « merci jeune homme, c'est bien aimable à vous », je ne pus m'empêcher de rire. Puis j'allai m'assoir à mon tour.

« Alors, découvrons ce panier »

Je l'ouvris, dedans étaient disposés deux assiettes, des couverts, deux verres, une bouteille de champagne, quelques petites salades composées et des fraises. Je sortis assiettes, couverts, verres puis la bouteille. Je débouchonnai cette dernière, et servit Roxanna avant de me servir moi-même. Je levai mon verre, cherchant une phrase à dire pour trinquer

« A la plus belle des femmes qui j'espère me pardonnera un jour d'avoir fuit devant un amour incontrôlable »

Je la regardai dans les yeux, fixement. Impossible qu'elle ne devine pas que je parlais d'elle. Je lui souris, sincèrement. Puis je me détachai de son regard afin de sortir les salades du panier et également de dissimuler ma gêne face à tant de confidence, je n'en avais pas l'habitude. Et puis comme un idiot, j'avais remis l'histoire de la « vérité » sur le tapis. J'espérais qu'elle passe outre, et qu'elle me repose la question plus tard comme elle comptait le faire cinq minutes plus tôt. Mais je n'y comptais pas trop, Roxanne était impulsive. C'est là que je compris le proverbe « il faut tourner sept fois la langue dans sa bouche avant de tourner ». Pourtant j'avais chercher quelque chose de bien à dire. Merde! Je la laissa se servir ne sachant pas ce qu'elle prendrait. J'avais ma petite idée mais n'étant pas sûr, je préférai m'abstenir. Je bus une gorgée de champagne. Je ne dis rien d'autre, elle non plus d'ailleurs. Peut-être était-elle en train d'assimiler mes paroles. En tout cas, je ne lui laissa pas le temps de parler que j'eus une idée afin de détendre à nouveau l'atmosphère.

« Bien, recommençons à zéro,

je tendis la main,

bonjour charmante demoiselle, je m'appelle Lukas Brandon Davis »

« Ah oui ? Mais qui peut bien être cette fille ? Elle doit vraiment être très idiote pour ne pas te pardonner. »

« Bonjour, et enchantée Lukas, je suis Roxanne Blake Winstead, de la célèbre famille Winstead. Alors, que faites-vous dans la vie ? »

Une rencontre peut devenir importante dans une vie. Ma rencontre avec Roxanne Blake Winstead était devenue très importante pour moi. En effet, elle a permis de me faire connaître l'amour. Ce mot qui me semblait si abstrait, si peu réel. Alors qu'en fait, je me trompais, l'amour peut être bien réel. Comme le nôtre avait été. « Avait », oui. Depuis trois ans de cela, nous n'avions pas passé un soirée ensemble. Comme ce soir là. Soirée organisée par l'hôtel mais je pouvais choisir ma cavalière et j'avais choisi Roxanne. Je l'avais croisé plusieurs fois à l'hôtel mais nous ne nous sommes pas adressés la parole. Malheureusement. Cette soirée avait mal commencé je dois dire. J'avais avoué mes sentiments alors qu'elle m'en voulait toujours. Et de plus, je n'étais pas de ce genre, à me dévoiler comme je l'avais fait. En outre, j'en avais trop dit et sans doute alimenté sa curiosité sur cette « vérité ». Mais pour le moment, nous voulions passer un bon moment malgré que son attitude me trottait dans la tête. Ses gestes et ses paroles étaient contradictoires. Elle faisait et voulait le contraire de ce qu'elle disait. Soit, nous voulions passer une bonne soirée. Et pour détendre l'atmosphère, j'avais fait semblant que nous nous rencontrions ce soir. J'avais décidé cela après qu'on ait trinqué et que j'ai une fois de plus dit trop de choses. En effet j'avais trinqué à la plus belle des femmes qui je l'espérais me pardonnerait un jour. A cela, elle avait répondu, faussement étonnée, en demandant qui était cette fille et en ajoutant qu'elle devait être idiote pour ne pas pardonner. Je ris.

« Oui, surtout, je me demande comment elle fait pour résister au charme naturel dont j'étais doté »

Et voilà, elle retrouvait l'homme que j'avais toujours été. Séducteur, sûr de lui. Et très charmeur. Je savais qu'elle aimait ce côte taquin de moi. Tout comme elle aimait le côté de moi qu'elle venait de découvrir. Ce côté sensible, sincère et fidèle. Mais, je ne savais pas si elle reverrait ce côté de sitôt; Sinon cela voudrait dire me dévoiler encore et en venir à parler de moi, de mon histoire. Mais revenons en à notre « nouvelle » rencontre. Elle se présenta après avoir doucement ris à mon idée. « Bonjour, et enchantée Lukas, je suis Roxanne Blake Winstead, de la célèbre famille Winstead. Alors, que faites-vous dans la vie ? », voilà ses paroles.

« Ah oui, les Winstead... Dans la vie, et bien, je travaille dans cet hôtel. Et vous? Cela m'intéresse plus de vous écouter que de parler de moi-même »

Nous étions vite passé sur le sujet de sa famille, je savais qu'elle n'aimais pas trop sa famille, qu'elle était beaucoup trop hypocrites bien que également beaucoup trop riches. Cela n'avait jamais été un problème d'en parler avec moi mais je préférais qu'on parle le moins possible de ce sujet. De même, par rapport à moi-même. Je n'avais pas besoin de lui faire remarquer, elle savait très bien que je n'étais pas du genre à me confier.

« Je me le demande aussi… »

« Ho, allez, tu connais déjà tout de moi, tu le sais bien. Ces dernières années n’ont pas été telles que je l’avais espéré, mais je pense qu’il faut à chaque personne son lot de déceptions. Mais qu’importe ? Tu es là, je suis là, tout va bien ! Mais, tu sais, j’ai toujours voulu m’allonger dans l’herbe un soir et regarder les étoiles. Ca ne te dis pas de marcher jusqu’à la petite clairière où nous étions tout à l’heure pour les observer ? »

Un jour, quelqu'un m'a dit qu'il fallait que je réussisse à tourner la page. Tourner la page sur mon passé. J'avais ris à cette phrase, tourner la page sur un passé aussi douloureux? Et comment? J'aimerais bien le savoir. Parfois, j'arrivais à ne plus y penser, histoire de quelques instants. Mais parfois, le souvenir était si intense que j'avais un besoin de rester seul. Un besoin nécessaire car je sais que dans ces cas là, ma haine, ma colère s'exteriorisent et qu'elles pourraient engendrer quelque chose de mauvais, très mauvais. Au fond, peut-être étais-je quelqu'un de mauvais? C'était d'ailleurs en partie à cause de ça, aussi, que j'avais rompu avec Roxanne. C'est pathétique, me direz-vous. Mais vous ne connaissez pas mon passé, vous ne savez rien. Ni vous, ni Roxanne, ni la personne qui m'a dit de « tourner la page ». Mais Roxanne me permettait de plus y penser. Grâce à elle, de plus en plus souvent, je n'y pensais plus. Je sentais parfois mes vieux démons s'en aller. Mais lorsqu'ils étaient là, j'avais peur pour elle. Alors que faire d'autre que de m'éloigner afin de la protéger. Et après toutes ces années, je la retrouve. Au moins pour une soirée, cette soirée. Et c'est ma plus belle soirée depuis notre rupture. J'ai l'impression de retrouver cette sensation que mes démons disparaissent. Je sais qu'ils sont juste enfouis et qu'ils n'attendent qu'une occasion pour sortir mais pas maintenant. C'est comme si ils me laissaient en paix. Juste le temps de cette soirée. Soirée extrêmement agréable à partir du moment où nous avons décidé d'oublier mes aveux. Mes deux aveux. Celui où je lui dis à quel point je l'aime et l'autre où j'annonce mon départ prochain.

« Oh je suis certain qu'après avoir déployé tout mon charme, elle me pardonnera bien vite. Je sais être irrésistible »

Je lui souris, et lui fit un clin d'oeil. Je savais parfaitement qu'elle aimait mon côté charmeur, et surtout le fait que j'étais sûr de moi, quoi qu'il arrive. Alors je jouais beaucoup de cela. Par plaisir, et par jeu je dois l'avouer. Nous avions fini de manger à présent. Nous nous ragardions intensément. J'inscrivais chaque parcelle de son visage dans ma tête. Ses yeux marrons qui vous transpercent et qui disent tout; sa fine bouche souriante finement brillante de gloss; ses longs cheveux bruns avec une apparence si douce; ses pommettes remontant légérement lorsqu'elle a ce sourire que j'adore. Un visage à la fois indescriptible et si attirant. D'un coup, elle m'arracha à ma contemplation en se levant. Elle m'attrapa par la main, m'obligeant à me lever. Elle en profita pour me dire, d'un air désinvolte, « Ho, allez, tu connais déjà tout de moi, tu le sais bien. Ces dernières années n’ont pas été telles que je l’avais espéré, mais je pense qu’il faut à chaque personne son lot de déceptions. Mais qu’importe ? Tu es là, je suis là, tout va bien ! Mais, tu sais, j’ai toujours voulu m’allonger dans l’herbe un soir et regarder les étoiles. Ca ne te dis pas de marcher jusqu’à la petite clairière où nous étions tout à l’heure pour les observer ? ». C'est vrai, je connais déjà tout d'elle mais ma question était dans le but de recommencer à zéro elle et moi bien que chaque moment passé avec elle resteront graver en moi. Je souris lorsqu'elle dit que puisque nous étions tous les deux là, tout allait bien. Elle me fit avancer, me demandant si ça me disait de retourner à la petite clairière de tout à l'heure. Mais à dire vrai, je n'avais pas vraiment le choix.

« J'aurais préféré continuer à te contempler mais bon, on dirait que je n'ai pas le choix »

J'avais dit cela en riant. Elle le savait, elle se retourna afin de me donner un petit coup de poing que le bras, ce qui me fit rire. Puis nous continuions à avancer, sa main dans la mienne. Je la serrais, de peur qu'elle ne s'échappe bien que je savais pertinnement qu'elle ne lâcherait pas. Je voyais parfois qu'elle me jettait des oeillades. Malgré moi, je ne pouvais m'empêcher de sourire. J'étais heureux.

Spoiler:

« Hmm… Alors je crois qu’il faudra vraiment être convainquant. »

« Alors, même avec des étoiles plein les yeux et la lune comme témoin, tu trouve toujours qu’il serait préférable de me contempler, plutôt que cette merveille ? »

Spoiler:

» Lukas Brandon Davis
» _.{ Les paris sont jetés [LUKAS B.D]
» Lukas B. Davis {Si tu n'as rien à dire, alors tais-toi
» Lukas B. Davis {Mieux vaut être seul que mal accompagné
» Lukas Brandon Davis {La confiance n'est pas une chose que l'on accorde au premier venu... Ni au deuxième... {FINiE